L’UGTT: pour une approche comparative


2018-09-17    |   

L’UGTT: pour une approche comparative

« La configuration autoritaire observable en ce début de siècle ne peut s’analyser en une simple survivance de comportements et de réflexes issus d’un passé révolu. Comme nous le verrons, elle constitue, à proprement parler, un nouvel autoritarisme, relié à son devancier mais néanmoins irréductible à celui-ci » (Camau, Geisser, Le syndrome (autoritaire, introduction, page 8

Les personnes sur lesquelles nous avons mené l’enquête sont toutes des membres ou des anciens leaders du syndicat national tunisien. Les enquêtés produisent et émettent tous un certain nombre de discours sur cette organisation. La « réalité » se trouve alors prise en charge dans des discours qui la transfigurent, dans le cadre même de l’interaction avec l’enquêteur. Par analogie avec la théorie quantique de l’observation, on peut dire que l’enquêteur – ne serait-ce que de par sa présence attentive, de par l’image qu’il renvoie à l’enquêté, toujours décalée par rapport à celle qu’il souhaiterait renvoyer modifie et participe aussi des ajustements, précisions que l’enquêté va apporter à son discours.

Dès lors, qu’en est-il ? Entre une loyauté à toute épreuve aux discours des enquêtés et une méfiance excessive, où l’enquêteur doit-il se situer, se positionner ? Nous retracerons en filigrane le cheminement de l’enquêteur, depuis ce que R. Barthes nomme les « mythologies ordinaires »[1] (ou les « représentations ordinaires de la réalité »), à un point de vue plus « critique » acquis par un effort de détachement par rapport à ces représentations. Mais ce détachement devra veiller à demeurer partiel, de façon à ce que l’enquêteur ne perde jamais de vue les propos enregistrés et retranscrits de ses enquêtés.

 

Les sentiers sinueux de la construction de l’objet : du « je n’y vois rien » au détachement.

Je ne savais que très peu de choses sur l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) avant la réalisation des entretiens avec différents leaders ou anciens leaders du syndicat national tunisien. J’avais cependant lu la thèse de Mme Helà Yousfi qui m’a permis de conduire mes entretiens et d’orienter mon questionnement. L’impression « de ne rien voir » (l’enchaînement des entretiens sur un temps assez court accentua ce phénomène) me fit paraître plus naïf que je ne l’étais en réalité, et cela s’avéra bénéfique dans la mesure où les enquêtés se sentirent apparemment alors en confiance et purent ainsi s’exprimer assez librement (sans respecter toujours l’ordre des questions), voire digresser à leur guise par moment.

J’ai réécouté mes entretiens une semaine plus tard et la première chose qui me frappe fut l’interaction elle-même : un étranger qui vient faire un petit travail de recherche sur l’UGTT d’un côté ; des « vieux loups » très expérimentés du syndicalisme tunisien de l’autre. Tout cela rend nécessairement l’entretien biaisé, et il faut avoir conscience de ces obstacles qui peuvent, au final, être intéressants et éloquents. Un élément particulièrement saillant ressort des sept entretiens effectués : ils tentent presque tous de me prévenir en insistant sur la « particularité de ce syndicat », ou encore sur la « culture de l’UGTT ». Je ne saisissais pas bien dans un premier temps ce que recouvrait le mot « culture » au cours des entretiens eux-mêmes.

Puis au fur et à mesure que j’acquiers du recul par rapport aux entretiens ce mot « culture » retentit différemment à mes oreilles : je me souviens alors de certaines de mes lectures comme l’illusion identitaire de J-F Bayart ou encore la Rigueur du qualitatif de Jean-Pierre Olivier de Sardan, qui invitent pour le premier à rayer le terme « culture » du vocabulaire scientifique et pour le second à un usage très vigilant et prudent de ce concept en socio-anthropologie. Sans prendre non plus mes lectures pour argent comptant, je devais admettre que l’usage du mot « culture » servait à justifier à peu près tout au cours des entretiens. Autrement dit, cela servait à justifier tout ce qui est susceptible de surprendre et d’étonner un jeune étudiant de science politique de La Sorbonne, dont l’idéalisme déjà supposé se confirme au fil des questions qu’il pose. Ses questions sont en effet inévitablement naïves à l’oreille d’un professionnel du syndicalisme, qui a sans doute appris depuis longtemps à faire la différence entre le syndicat officiel-idéal et le fonctionnement officieux-réel d’un syndicat. L’UGTT serait donc un syndicat différent des autres, différent des syndicats « occidentaux », et ceci pour des raisons culturelles : culture et identité de l’organisation, et/ ou culture nationale, et/ou encore culture arabo-musulmane ; nous verrons que ces trois raisons sont présentées comme interdépendantes les unes des autres.

La « culture » est le plus souvent définie par les enquêtés comme la culture de l’ancien régime, c’est-à-dire comme la culture nationale-autoritaire. Qu’est-ce que cette culture nationale autoritaire? Les enquêtés ne m’en retracent pas la genèse, celle-ci apparaissant comme un non-dit ou une évidence. Lorsque je demande plus précisément à quoi renvoie cette « culture autoritaire » certains désignent le compromis des nationalistes à l’indépendance et des syndicalistes de l’UGTT, mais pour d’autres, comme nous le verrons, celle-ci a des racines plus profondes, identifiées souvent à l’héritage et l’identité arabo-musulmane du pays. Ces identités sont bien entendu présentées comme liées entre elles : l’identité de l’UGTT se confond avec la culture nationaliste qui ne serait elle-même qu’un morceau de la culture arabo-musulmane du pays.

L’on se rend vite compte que toute tentative d’expliquer l’exception tunisienne par la « culture », y compris par le concept de « culture corporatiste » conduit en fait à concevoir l’UGTT comme une survivance de l’ancien régime qui ne pourrait jamais évoluer.

La « culture » du corporatisme autoritaire se manifesterait à l’UGTT autant qu’ailleurs en Tunisie par un anti-pluralisme, une vision organiciste, verticale, unitaire et consensuelle de la société. Toutefois, le corporatisme autoritaire peut-il être confondu avec une « culture autoritaire » ? Pour le savoir, il faut se demander si le corporatisme autoritaire englobe les différents acteurs comme le concept de « culture » le suggère, c’est-à-dire comme une « essence surplombante, une catégorie naturalisée et tenue pour allant de soi, dominant les acteurs sociaux et leur imposant représentations et comportements »[2]?

Nous y répondrons par la négative en comparant le syndicat Solidarnosc et le syndicat UGTT, deux syndicats qui ont formé leur identité dans un contexte politique non démocratique, bien qu’issus de contextes culturels différents. Nous montrerons également qu’il ne s’agit pas seulement d’une bataille sémantique (pour ou contre le mot « culture » ?). De fait, l’argument identitaire sature l’explication d’idéologies et empêche une compréhension plus objective de la place de l’UGTT dans le fonctionnement réel du système politique tunisien.

La comparaison avec Solidarnosc souligne que les transformations que l’UGTT vit actuellement – de par son rôle politique grandissant – peuvent être mieux expliquées par le contexte politique de « transition démocratique ». Autrement dit, l’UGTT se transforme bel et bien. Savoir quelle direction prendra cette évolution du rôle (déjà) politique de l’UGTT relève en revanche de la prospective.

 

I- L’UGTT : un syndicat pas si différent des autres…

« Il faut passer du syndicat nationaliste à vocation autoritaire basé sur la culture nationaliste autoritaire à un syndicat citoyen. » (HG)« (…) Syndicat citoyen et syndicat nationaliste, quelle différence ? L’UGTT n’encadre que 10% : de mâles et de machos

Nous on travaille sur les 90% restant qui sont des jeunes et des femmes. Après le 14 janvier il y a eu un changement de paradigme : on est passé à un régime citoyen. (…). Ils ont un mode de fonctionnement très bureaucratique. Ils sont contre la liberté syndicale. Alors qu’on est dans un contexte de transition démocratique ». (HG)

 

Schématiquement, la CGTT présente l’UGTT comme archaïque et se présente comme moderne. L’entrée dans la modernité politique exigerait donc d’arracher les derniers oripeaux de l’ancien régime. Pour le dire autrement, il faudrait faire table-rase et jeter le bébé UGTT avec l’eau du bain du régime autoritaire. Ce jugement semble reposer sur le présupposé selon lequel une organisation comme l’UGTT ne pourrait jamais se défaire des liens qu’elle a tissé avec le régime autoritaire, notamment pendant la période qui court du congrès de Sousse en 1989 à la fin de la décennie 1990, lorsque Ismail Sahbani était secrétaire général. L’enquêté décrit ensuite concrètement l’enracinement de l’UGTT dans « la culture autoritaire » de l’ancien régime :

« Ils ont 8 millions de dinars chaque année. 70% payés par l’Etat. Nous on demande ¼ de ça. Et on l’obtient pas. C’est la représentativité proportionnelle. On a porté plainte auprès du tribunal administratif tunisien. On a eu gain de cause. La lutte est là maintenant. On nous reconnait officiellement mais on nous donne pas les moyens de notre politique. C’est ça la grande lutte ». (…) « On est devant des forces anciennes ». « L’UGTT c’est une organisation classique ».  

 

L’UGTT est ensuite présentée dans son fonctionnement interne comme un micro-Etat autoritaire :

« Moi même quand j’étais à l’UGTT j’ai revendiqué des changements dans le mode de gouvernance : le congrès chez nous (à la CGTT) élit un comité directeur de 41 personnes qui élisent un comité exécutif qui est sous son contrôle. L’UGTT élit directement un comité exécutif qui ne peut être contrôlé par la commission administrative parce qu’elle n’est pas importante ».

L’interprétation de l’enquêté débouche alors sur un rejet total de l’UGTT ; cette dernière participerait complètement de la « culture autoritaire » de l’ancien régime. Structurellement anachronique après 2011, l’UGTT serait condamnée à l’immobilisme :

« Ils ont appris la culture du parti unique. (…)» (HG)

« (…) C’est l’ancienne classe qui travaille ensemble. C’est l’ancienne culture ». (HG)

 

Un autre enquêté, secrétaire générale d’un syndicat de base d’un hôpital à Tunis, apporte des éléments qui étayent cette idée. A ma question « d’où vient ce « machisme de l’UGTT » dont vous parlez ? », elle répondait :

« C’est social : c’est les mentalités masculines ». (L)

Elle ajoutait :

« L’UGTT n’est pas un organisme syndical normal ; c’est un organisme nationaliste ».(L)

(…)

« L’UGTT restera toujours une organisation masculine ». (L)

«(…) L’UGTT est un syndicat nationaliste, donc il a pas et il n’aura jamais un rôle parfaitement circonscrit et déterminé. » (L)

 

Ils affirment ainsi la primauté de la lutte pour le travail sur toutes les autres luttes sociales et politiques (et notamment sur la lutte féministe). L’UGTT, fer de lance de la défense des droits socio-économiques, resterait une organisation conservatrice sur la question de l’égalité entre hommes et femmes. Cette organisation s’est avérée en effet très timide sur cette question par rapport à l’héritage. Certains affirment qu’elle serait un « miroir de la société ».

L’idée du « miroir social » sert à expliquer aussi le « corporatisme très puissant » qui règne à l’UGTT. Comme l’expliquait un ancien secrétaire général adjoint de la centrale syndicale:

« Le corporatisme existe dans tous les domaines. Malheureusement. Ça fait partie des paramètres de la crise actuelle. Ça existe dans tous les domaines, sans exception. « L’intérêt national en premier lieu » ? En réalité c’est l’intérêt corporatiste et même personnel qui prime bien souvent. Le corporatisme existe même au sein de l’UGTT. Il est très puissant. »

 

L’UGTT en tant que syndicat corporatiste était en effet profondément affilié à l’ancien régime : « (…) les « syndicats ouvriers », conçus comme des instruments de « médiation»  avec le monde salarié (surtout du secteur public), ont été vus par les gouvernants des États autoritaires comme des institutions chargées de désamorcer les revendications et les protestations sociales [Richards, Waterbury, 1990, p. 340-341] »[3].

En réalité le syndicat national UGTT a été historiquement en premier lieu un instrument de contrôle social, mais son efficacité ne fut évidemment pas complète. En effet, l’exécutif fut souvent débordé par les revendications de la base syndicale, et la discipline de cette base n’a pas toujours été totale, en particulier pendant la décennie 1970, lorsque qu’elle devint « le refuge et le fourrier des forces opposées au pouvoir » [Zghal, 1998, p. 10][4].

 

II- Oser la comparaison entre l’UGTT et « Solidarnosc » (Pologne) : l’identité de l’UGTT est l’enjeu de luttes politiques.

Selon les enquêtés, le premier geste intellectuel pour comprendre le fonctionnement de l’UGTT serait donc d’éviter la comparaison avec d’autres syndicats en insistant sur la « culture » spécifique de l’organisation syndicale tunisienne. Mais où réside cette  « spécificité » sans cesse proclamée par les acteurs de l’UGTT ?

a-Dans la bureaucratisation de l’UGTT ? Qui peut affirmer sérieusement qu’elle n’est pas un risque qu’encourt n’importe quel syndicat ?

b- Tient-elle au fait que le syndicat national tunisien UGTT reproduise dans son organisation les conflits existants dans la société (entre hommes et femmes, jeunes et anciens etc.) ? Là aussi en quoi cela serait une spécificité du syndicat national tunisien ?

c- Le syndicat UGTT ne serait pas monolithique contrairement aux autres syndicats, mais plutôt marqué par des conflits et des divisions internes importants ? Mais connaît-on un seul syndicat qui échappe à ce phénomène ?

Si la différence existe elle serait bien de degré et non de nature. Ce qui nous autorise à élaborer au moins une comparaison. Le syndicat « Solidarnosc » (Pologne) n’est pas issu du même contexte « culturel » que l’UGTT  (islamique et national-corporatiste) mais pourtant ils sont nés tous les deux dans des contextes non-démocratiques au sein desquels ils ont pu acquérir un rôle et une place très importants.

Les interprétations culturalistes figent en effet les dynamiques et les évolutions de ce syndicat, le cantonnant tantôt à la « culture nationale autoritaire » (HG), tantôt à son identité « nationaliste » (L). Rien n’est plus faux cependant, puisque le contexte de libération politique qui a suivi 2011 a infléchi son rôle en multipliant les instruments de lutte à sa disposition. En contexte « démocratique », sa capacité de mobilisation et son nombre (estimé à 700000 adhérents, soit près d’1/15ème de la population tunisienne) d’adhérents lui offre un indéniable poids politique.

 

De plus, son rôle se redéfinit dans le cadre de la « transition démocratique » toujours en cours. Cette période de transition politique correspond en fait à la redéfinition des acteurs « légitimes » devant se charger des affaires politiques, et à celle de la redéfinition des rôles politiques légitimes et de leur formalisation juridique. 

« L’UGTT est un syndicat nationaliste, donc il a pas et il n’aura jamais un rôle parfaitement circonscrit et déterminé. » (L)

« Il faut qu’un syndicat reste dans son rôle constitutionnel de contre- pouvoir issu de la société civile ». (HG)

« L’Etat et le Gouvernement sont affaiblis, donc c’est l’UGTT qui a l’aval dans les régions. Les habitants ne vont pas voir le gouverneur mais l’union régionale. » (L)

« Toute la droite (dont Ennahda) : quand il y a un problème, «l’UGTT c’est notre centrale, syndicat historique depuis l’indépendance etc. » Mais si le parti se sent en situation de force, il veut alors réprimer l’UGTT »(L)

« La politique gérée par les partis c’est l’arrivée au pouvoir. Alors que nous on veut améliorer les conditions de vie et de travail. » (F)

 

L’identité incertaine de l’UGTT n’est pas un phénomène unique. Le syndicat Solidarnosc a mis une décennie à formaliser juridiquement son rôle de syndicat. Comme le montre Jérôme Heurteux[5], la première loi sur les partis en Pologne date de 1990. Par suite, la formalisation juridique du rôle de Solidarnosc fut l’aboutissement de longues luttes politiques. Il faudrait « reconstituer les enjeux et la dynamique complexe du processus d’imposition de la catégorie « parti » et de construction de la démocratie par le droit » pour comprendre les débats autour du rôle politico-politique grandissant de l’UGTT.

« C’est les insuffisances des réformes juridiques. L’UGTT joue un rôle légal bien sûr mais aussi extensif. Mais il a toujours eu un rôle extensif. L’UGTT est obligée. Nous on voudrait bien s’occuper uniquement des droits des travailleurs. L’UGTT ne peut pas regarder juste les travailleurs. On a besoin de tout le monde pour améliorer la vie des tunisiens et tunisiennes. »

 

Les deux syndicats sont en outre perçus parfois comme une menace par les partis politiques puisque l’UGTT acquiert de fait une place de monopole, comme Solidarnosc autrefois. Elle devient progressivement un syndicat au-dessus des partis, dans la mesure où elle monopolise ce qui constitue le talon d’Achille de la puissance d’un parti politique : le nombre.

L’UGTT pour sa part semble persister dans son identité de syndicat. Ce phénomène peut s’expliquer par plusieurs facteurs : notamment la méfiance des membres de l’UGTT et d’une partie de la société tunisienne vis-à-vis des partis politiques « classiques ». Cette méfiance semble puiser dans une prudence anti-autoritaire inhérente aux contextes de transition démocratique (polonaise et tunisienne). L’une des clés de la popularité de l’UGTT semble être précisément de ne pas chercher à conquérir le pouvoir, et de paraître en cela plus proche de la société civile qu’un parti politique « classique ».

A l’instar de Solidarnosc, l’UGTT peut être perçue comme un « conglomérat organisationnel dont le statut ainsi que la nature des activités (politiques, syndicales, civiques…) de ses diverses composantes – unies exclusivement par la référence au même label – demeurent largement indéterminés, la « confusion des genres » joue spécialement à son avantage dans le cadre d’un jeu politique aux contours flous, dans lequel les partis ne sont qu’un type d’acteurs parmi d’autres »[6].

Mais alors pourquoi aucune loi ne vient freiner l’UGTT lorsqu’elle se mêle de remaniements ministériels ? Comment se fait-il qu’aucun acteur n’entraîne l’UGTT sur le terrain du droit et de la clarification des identités des organisations ? Pourquoi les partis politiques ne s’opposent pas frontalement à l’UGTT, puisque cette dernière leur vole la vedette ?

« Quand il y a des problèmes sociaux, l’UGTT est mise en avant par les partis au pouvoir »,

comme lors des sommets de Carthage I et II auxquels l’UGTT a participé par l’intermédiaire de son secrétaire général.

En somme, l’on peut comprendre clairement que jusqu’à présent tout le monde trouve intérêt à cette situation dans laquelle le rôle politique de l’UGTT reste indéterminé. L’UGTT occupe effectivement la place vacante, avec d'autant plus d’aisance que les acteurs importants la lui laisse volontiers : cela permet de restreindre la place que des partis politiques de gauche pourraient occuper. Et si d'aventure l'UGTT se mettait à prendre trop d'importance politiquement on la renverrait à son statut de syndicat… En fin de compte, c’est un jeu à somme non nulle dont tous sortent gagnants.

 

[1] Mythologies, Roland Barthes, Seuil, 1957

[2] Jean-Pierre Olivier de Sardan, La Rigueur du qualitatif, Les contraintes empiriques de l’interprétation socio-anthropologique, Anthropologie prospective, 2008, Introduction.

[3] Éric Gobe, « 11 : Les syndicalismes arabes au prisme de l'autoritarisme et du corporatisme », in Olivier Dabène et al., Autoritarismes démocratiques. Démocraties autoritaires au XXIe siècle, La Découverte « Recherches », 2008 (), p. 267-284.

[4] Texte cité, Ibid.

[5] Jérôme Heurtaux, « Démocratisation en Pologne : la première loi sur les partis (1989-1990) », Critique internationale 2006/1 (no 30), p. 161-175.

[6] Texte cité, Ibid.

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Articles, Labor Rights and Unions, Lebanon



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